Dimanche dernier, premier dimanche de l’Avent, je me suis levée tôt avec une fougue étonnante et j’ai écrit un texte dans une disposition telle que je ne me reconnaissais pas. J’ai décidé de ne pas le publier.
Au cours de la semaine, j’avoue que cela m’agaçait d’avoir écrit un texte et de ne pas l’avoir publié. Je me disais que je ne voulais heurter personne. Par contre, plus je faisais la relecture de ce texte, plus je le trouvais très acceptable. Alors, le voici.
Attendre le Sauveur
Lorsque j’ai lu le thème de l’Avent de cette année « Vivre ensemble l’attente du Sauveur », je ne sais pas pourquoi, je n’avais que le goût de proclamer, pour ne pas dire crier : « Il est déjà venu, il y a plus de 2000 ans pour nous sauver! Ne l’avez-vous donc pas reconnu? Que vous faut-il de plus que ses enseignements, sa mort sur la croix et sa résurrection? Il est même déjà là au cœur de nos vies! N’attendez pas qu’Il revienne lors de son dernier avènement pour en prendre conscience! Ne le voyez-vous donc pas à l’œuvre déjà? »
Depuis des milliers d’années, nous sommes un peuple à la nuque raide. Nous ne reconnaissons pas ce qui est évident. Le péché originel (le rejet de vivre en Dieu) s’est tellement ancré en nous depuis des siècles qu’il est devenu légitime et vital de vivre chacun, chacune, selon notre propre volonté, notre ego, nos caprices, tout cela renchéri par l’endoctrinement de la société dans laquelle nous vivons : le divertissement à outrance, les plaisirs primaires, la jouissance des biens matériels et j’en passe. Là, je ne décris qu’une partie des êtres humains sur cette terre, car parallèlement à eux, une autre partie des êtres humains souffrent terriblement à cause des êtres égarés qui les bafouent de part et d’autre dans leurs droits et besoins légitimes et essentiels, et ce, dans la majorité des pays du monde.
Sommes-nous en train de souiller définitivement tout ce que Dieu avait mis en place par sa Création et par l’incarnation de son Fils Jésus?
Je me sens, ce matin, comme Jésus avec les vendeurs du Temple…
L’Avent est la période que l’on prend chaque année pour nous préparer à la fête de Noël, à laisser naitre, tout doucement, le Christ Jésus en nous, à l’accueillir davantage dans notre vie. Les dernières années, à cause de tous les détournements d’attention qui nous bombardent de part et d’autre, cette période de l’Avent semble s’avérer plus qu’une tradition, elle est devenue vitale et nécessaire, un retour à la Source pour nous rappeler qui nous sommes vraiment, d’où nous venons et où nous allons, car le véritable enjeu de notre vie sur terre est la vie éternelle. Cet enjeu est cet après, où nous vivrons en communion parfaite avec l’Amour qui nous a créé-e-s, car nous sommes les filles et les fils bien-aimé-e-s du Père.
Ce que j’aime dans le thème de l’Avent de cette année, c’est le « vivre ensemble. » Ce « vivre ensemble » si essentiel par cette communion d’amour fraternel, car nous sommes tous et toutes membres d’un même corps, le Corps du Christ. Tant qu’il y aura des personnes qui seront éloignées de Dieu, nous ne formerons pas ce corps complet, ce tout si précieux dans le cœur de Dieu.
Durant ces prochaines semaines, ayons donc une attention particulière envers Jésus dont le seul désir est d’habiter en nous, d’y régner avec toute sa gloire, c’est-à-dire, dans la plénitude de son Amour. Portons notre attention aussi envers les personnes que nous côtoyons, regardons-les avec les yeux du Christ, dans l’émerveillement de l’enfant Jésus en devenir en chacune d’elles et chacun d’eux.
Puisons, dans ce vivre ensemble en Dieu, l’amour, la force, le courage, la joie, la bienveillance, la paix et l’espérance, car nous sommes tous et toutes des exilé-e-s sur cette terre.
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