Fragments de journal (2008-2014)
Ici, sont retranscrits des textes de mon journal, de mon carnet spirituel des années passées. (Tout n’est pas encore retranscrit.)
Ici, sont retranscrits des textes de mon journal, de mon carnet spirituel des années passées. (Tout n’est pas encore retranscrit.)
De janvier à avril 2008, je suis en congé maladie. Diagnostic : fatigue. Un atelier de gestion de stress me fait prendre conscience que les événements de ma vie des dernières années ont fait dépasser, à eux seuls, la limite de stress qu’un être humain peut supporter avant de tomber malade…
Le 10 janvier 2008
« Ô Seigneur, augmente ma foi, bénis mes efforts et mon travail, maintenant et toujours. Amen. » (Bienheureuse Mère Teresa)
J’ai lu ce matin une pensée de François Gervais[1] qui m’interpelle beaucoup en cette journée où je vais rencontrer le directeur du Centre Le Pèlerin.
« La liberté n’est pas un droit, mais une responsabilité. Car en te libérant, tu contribues à la libération de toute l’humanité. Tu as la responsabilité de vaincre tes peurs qui enchainent tes rêves, afin de ne pas priver le monde d’être enrichi de tes œuvres. »
Le 22 janvier 2008
Un mot d’encouragement reçu d’un ami : « Garde confiance et n’oublie pas que le Seigneur se sert de nos faiblesses pour nous élever. »
Le 29 janvier 2008
Qu’est-ce que la foi? « Dieu a voulu nous laisser suffisamment d’obscurité pour que croire soit un acte de profonde confiance en Lui. » (Bienheureux Dom Columba Marmion)
Février 2008
Le 1e février 2008
« Notre souffrance cesse de nous faire mal la jour où nous l’acceptons comme un passage nécessaire pour accéder à une vie nouvelle. » (François Gervais) Chaque souffrance nous permet une renaissance.
Du 6 au 8 février 2008
Du 6 au 8 février, je séjourne chez les Recluses Missionnaires pour un 48 heures de repos, de silence, de prière, d’adoration et de découvertes. Coïncidence? Le 6 février est le début du Carême. Lors de ce séjour, je découvre Jeanne Le Ber, recluse de Ville-Marie (1662-1714) et les Associés aux Recluses Missionnaires. Je pense que je viens de trouver ma famille spirituelle!
Quelques réflexions lors de ce séjour
En mangeant en silence, chez les Recluses Missionnaires, devant un tableau représentant le repas des disciples d’Emmaüs avec Jésus ressuscité : Nous aussi, nous sommes comme les disciples d’Emmaüs, nous avons beaucoup de difficulté à reconnaitre le Christ dans notre vie, même s’Il se tient juste à côté de nous, dans notre prochain; même s’Il habite dans notre cœur.
Comme Jeanne Le Ber, j’éprouve le désir intense d’être unie à Dieu.
Dieu en moi, moi en Dieu. Canal ouvert, flux constant de va et vient, don et offrande réciproques. (Mouvement spirituel)
Même si les portes du tabernacle de la chapelle des Recluses sont fermées, le Christ est toujours là, sa présence semble voilée, mais c’est à nous de la sentir et de la percevoir quand même.
Je me réveille le 7 février sur la fin d’un rêve où tout le monde chantait. Une femme demande en chantant : « Pourquoi prier? »; je lui répond en chantant : « Prier, ça veut dire : « Jésus, je t’aime! »
À la messe du 7 février, je constate que Jésus et moi, nous travaillons en équipe pour porter nos croix mutuelles.
Je désire vivre en adoration, rythmer ma vie en la vivant dans la présence de Jésus.
Je désire venir me recueillir chez les Recluses, le plus souvent possible à la chapelle; assister à leurs offices, messes et autres célébrations; communier le plus souvent possible.
À mon réveil du 8 février : co-exister avec Dieu, travail d’équipe. Je ne suis jamais seule. Communion avec Dieu; commune union.
En regardant par la fenêtre de ma chambre, je vois quelques flocons qui tombent doucement du ciel. Ils sont comme les grâces du Seigneur qui se déposent doucement sur la terre, sans faire de bruit. On dirait des parcelles de la lumière de Dieu. Ils cherchent des âmes où déposer leurs bienfaits.
Le silence permet de me centrer vraiment sur Dieu, de laisser libre cours à mes réflexions, prières et autres.
J’ai brisé le silence, hier, car j’ai pleuré. Je me suis déchargée de mes émotions pour faire place à la paix, à la sérénité. Pendant un bon moment, mon ego est parti, j’ai fait place à mon âme.
Il parait que tous nos problèmes viennent de notre ego… J’aimerais pulvériser mon ego grâce à la Lumière divine pour que mon âme prenne toute la place, que mon moi divin renaisse et rayonne de mille feux. À moins que mon ego se fonde dans le feu ardent de mon âme… pour trouver l’harmonie de mon être.
J’ai brisé le silence, ce matin à la messe, car j’ai chanté les louanges du Seigneur.
La joie habite mon coeur, car j’aime Jésus et je me sais aimée par Lui, avec Lui et en Lui. Plus rien ne me séparera de son amour. J’ai confiance en l’avenir, en la Divine Providence.
J’ai eu un entretien avec Soeur Louise sur Jeanne Le Ber. J’étais heureuse d’apprendre que nous pouvons nous recueillir à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, où sont logés dans un mur, les ossements de Jeanne, depuis 2005. Plus que l’entretien fascinant que nous avons eu sur Jeanne Le Ber, cette rencontre m’a permis de m’émerveiller de ce que dégageait Soeur Louise. En même temps qu’elle est calme et douce, elle est animée d’une joie vive.
Hier soir, j’ai lu toute l’histoire de Jeanne Le Ber et ça m’a fait beaucoup de bien.
Notes de lecture
Quelques notes de lecture significatives du livre Jeanne Le Ber, Recluse de Ville-Marie.[2] (À terminer.)
« Aelred de Rievaulx à sa sœur recluse : « … tu n’as pas à te répandre, mais à t’approfondir; tu n’as pas à t’épuiser, mais à être comblée. » » (XIIe siècle)
« En parlant de Jeanne Le Ber : « Sa vie, écrit M. de Belmont, toute unie, identique est toujours la même, ressemblait plutôt à l’éternité qu’au temps successif. » »
« Mon Seigneur et mon Dieu, Enlève-moi tout ce qui me retient loin de Toi, donne-moi tout ce qui m’aide à aller à Toi, prends-moi à moi et donne-moi tout à toi. » (Saint Nicolas de Flüe, ermite)
22 février 2008
(J’ai déjà suivi, par curiosité, un cours de méditation)
Une réflexion est venue en songe, cette nuit : « C’est beau la méditation, ça me fait du bien, mais Jésus demande de penser aussi aux autres en priant pour les autres et pour toute l’humanité.
Lundi 18 juillet 2010
Depuis quelques jours, je me plains à qui veut l’entendre que je suis obligée de vivre cloîtrée, car la chaleur m’indispose grandement en m’affaiblissant le cœur jusquà l’hypotension et en provoquant un surcroit d’arythmie nocturne. Si je dépasse mes limites le jour, j’en paie le prix la nuit. Quand j’ai marché une demi-heure sous le soleil le 5 juillet avec un humidex de plus de 30 degrés Celsius, la nuit j’ai pensé mourir tellement mon cœur était faible et semblait mou comme de la compote de pomme. J’en ai ressenti les effets pendant plus d’une semaine.
Je ne devrais pas me plaindre, car mon bonheur est d’être avec Lui et cet état fragile me le permet grandement. Disons que ça limite beaucoup les sorties familiales d’été… Je vais peut-être finir par comprendre que l’urgence est d’écrire. Que ce temps qui m’est donné ne reviendra plus. Comme un cadeau.
J’ai tant de chose à dire, je ne sais par où commencer… Et en même temps, je me demande si cela vaut la peine que j’écrive et aussi qui pourrait bien être intéressé par mes écrits. Toutes les vies valent sûrement la peine d’être racontée. La mienne en vaut-elle la peine? Aux yeux du monde, je n’ai rien accompli de spécial ou de grandiose. Aux yeux de Dieu, je suis une toute petite qui l’aime.
J’écrirai par obéissance. Ce mot prend, depuis quelques mois, une signification très profonde et empreinte de mystère. Ma réflexion part d’une discussion que j’ai eue cet hiver avec une amie qui me disait avoir compris le choix des moines de Thibirine d’être restés dans leur monastère au lieu de fuir, car ils avaient fait le vœu d’obéissance, ils avaient donné leur vie à Dieu, elle ne leur appartenait plus (un frère le dit justement dans le film). Je pense que l’obéissance est à la fois encadrante et à la fois source de liberté intérieure. C’est l’obéissance qui permet d’être libéré de ce monde et de faire la volonté de Dieu. L’obéissance permet d’aller au-delà des apparences extérieures, elle permet d’être enraciné dans quelque chose de très profond, qui nous dépasse et qui nous conduit au mystère, à Dieu.
J’avais recommencé à écrire le 21 mai dernier dans un beau cahier que m’avait remis un jeune, qui est dans mon groupe de catéchèse, la journée de sa première communion. Le 21 mai est la date anniversaire de l’assassinat des sept moines de Thibirine en Algérie. Ce jour-là, j’ai demandé à Dieu de m’apprendre à Lui rester fidèle et obéissante par amour pour Lui et pour mon prochain, car je Lui ai donné ma vie.
28 juillet 2010
Je renomme mon « Carnet spirituel pour le 3e millénaire » par « Ma vie avec Lui ».
Dimanche 22 mai 2011
Je te remercie Seigneur de m’avoir choisie pour rendre témoignage. Je te remercie de m’aimer telle que je suis. Merci pour la grâce de la foi qui m’habite. Continue de me consolider, moi, une pierre vivante parmi tant d’autres pour la construction de ton Église et pour l’édification de ton Royaume d’Amour.
La Parole de Dieu, en faire ma parole.
Lundi 30 mai 2011
Depuis longtemps, j’ai fait mienne la prière de Saint-François d’Assise « Seigneur, fais de moi un instrument de ta Paix. » Il me semble qu’en lisant le livre de Marshall B. Rosenberg sur la communication non-violente (CNV)[3], j’ai trouvé une manière concrète de devenir un instrument de paix en complément à la prière et à mes dispositions intérieures. Je souhaite partager cette découverte avec mon conjoint et mettre en pratique la CNV à la maison ainsi que dans ma vie en général. (Le 8 juillet, j’ai placé deux feuilles sur le garde-manger pour sensibiliser ma famille à la CNV)
Prière de Saint-François
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta Paix!
Là où est la haine, que je mette l’amour;
Là où est l’offense, que je mette le pardon;
Là où est la discorde, que je mette l’union;
Là où est l’erreur, que je mette la vérité;
Là où est le doute, que je mette la foi;
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance;
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière;
Là où est la tristesse, que je mette la joie;
Fais que je ne cherche pas tant d’être consolé que de consoler;
D’être compris que de comprendre;
D’être aimé que d’aimer :
Parce que c’est en donnant que l’on reçoit,
C’est en s’oubliant soi-même qu’on se retrouve.
C’est en pardonnant qu’on obtient le pardon.
C’est en mourant que l’on ressuscite à la vie éternelle. »
C’est une très belle prière, mais comme tout bon chrétien, j’ai peut-être un peu trop abusé de « c’est en se donnant » et « c’est en s’oubliant ». Je pense qu’il faut trouver un certain équilibre, je dirais un sain et un saint équilibre entre penser aux autres et penser à soi, à ses besoins.
J’aime beaucoup décortiquer cette prière pour en faire ressortir les principaux thèmes qui sont en opposition : haine-amour; offense-pardon; discorde-union; erreur-vérité; doute-foi; désespoir-espérance; ténèbres-lumière; tristesse-joie. Être enfants de Dieu nous permet de vivre et d’accomplir de grandes choses : l’amour, le pardon, l’union, la vérité, la foi, l’espérance, la lumière, la joie et aussi bien d’autres choses non citées dans cette prière.
La communication non-violente
La communication non-violente est l’expression et l’écoute empathiques des besoins. Elle permet d’annihiler la violence verbale et physique; toute forme d’agressivité et de violence qu’on fait aux autres et à soi-même.
La CNV se vit en 4 étapes :
1.- Observation : J’observe un comportement concret qui affecte mon bien-être. J’observe une situation ou un fait sans porter de jugement.
2.- Sentiment : Je réagis à ce comportement par un sentiment. Je suis à l’écoute des sentiments qui montent en moi.
3.- Besoin : Je prends conscience de mes désirs, besoins ou valeurs non-comblés qui ont éveillé ce sentiment.
4.- Demande : Je demande à l’autre des actions concrètes qui contribueront à mon bien-être par la formulation d’une demande claire.
Les aptitudes requises, selon moi, pour la réussite de la CNV : l’accueil inconditionnel, l’introspection, la pratique du pardon, le désir d’amélioration de la qualité de vie familiale, professionnelle ou autre.
Le refrain du psaume du jour, dans le Prions en Église : « Dieu met sa joie dans son peuple! » (149) J’espère sincèrement prodiguer un peu de joie à Dieu, mon Père du Ciel! Pas trop de déceptions…
Petit pain de la Parole que j’ai pigé aujourd’hui : « Quel que soit votre travail, faites-le avec âme, comme pour le Seigneur et non pour les hommes. » (Col 3, 23)
C’est la 3e fois que j’ai un congé maladie depuis le premier en janvier 2002. Qu’est-ce que je n’ai pas compris? Ou plutôt respecté? Mes limites physiques, psychologiques, mes besoins… Après chaque congé, il m’a semblé avoir bien adapté mon travail à mes limites pourtant et aussi à mon état de santé. Cette fois-ci, c’est différent. Je suis très fatiguée et j’ai l’impression que je ne pourrai plus travailler… La solution qui se présente à moi est d’écrire. J’aime tellement déposer sur papier ce qui habite au plus profond de mon être.
J’aimerais que chaque jour goûte bon comme celui d’aujourd’hui. Avoir du temps seule avec moi-même, prendre le temps de méditer et de savourer la Parole de Dieu, lire, écrire, « être » tout simplement, entendre les nombreux chants d’oiseaux et prendre le temps de les observer, être en communion avec la nature luxuriante de la fin du mois de mai, prendre un repas équilibré, caresser mes chats, passer du temps avec chaque personne que j’aime, prier, tout ça en étant en constant état d’intériorité avec le Seigneur, en état de grâce.
Ce sont tous les plaisirs qu’on s’accorde quotidiennement qui font de nous des êtres épanouis et en santé.
Je devrais repenser souvent à ce qu’écrit Yvon Saint-Arnaud dans son livre « La guérison par le plaisir »[4]. Il est si facile d’oublier l’essentiel. Voici quelques notes de lectures tirées de ce livre. Il y a trois types de plaisirs : plaisirs physiques, plaisirs psychiques et plaisirs spirituels. Yvon Saint-Arnaud suggère une croissance continue de la relaxation; des visites quotidiennes dans la nature; d’entretenir la gaité par des histoires drôles et des films comiques; de rire souvent, car le rire est guérisseur; de dessiner ce qu’on aime; de maximiser l’utilisation de nos cinq sens; de développer une attitude préventive par l’activité physique et le repos (j’ajouterais par une saine alimentation en allant au-delà du guide alimentaire canadien); de trouver des plaisirs dans la connaissance, l’amour et la créativité; dans l’estime de soi; dans les relations interpersonnelles; dans la liberté et dans la beauté.
Une citation lue aujourd’hui : « Si je ne suis pas moi-même, qui le sera? » Henry David-Thoreau. Cela vient résumer l’appel à la plénitude de notre identité filiale, l’épanouissement de notre Être-Parole.
Dimanche 5 juin 2011
Ascension du Seigneur. Il est parti vers son Père, mais Il ne nous a pas quittés : son « absence est visible » et sa présence est invisible, en chacun de nous.
Un retour sur la messe d’hier, celle du 4 juin. L’Antienne d’ouverture, en la lisant, est venue m’habiter, me confirmer et me raffermir dans mes projets : « Nous sommes le peuple qui appartient à Dieu; nous sommes chargés d’annoncer les merveilles de celui qui nous a rappelés des ténèbres à son admirable lumière, alléluia. « (c.f. 1P 2,9)
Aujourd’hui est une date anniversaire, car il y a un an, le samedi 5 juin 2010, j’étais accueillie dans la famille reclusienne!
Voici notre offrande de l’heure à chaque moins dix : « Dieu Notre Père, tu nous appelles à participer à la Pâque de ton Fils en prenant avec Lui la voie du dépouillement et de l’offrande. Unis, dans l’Esprit-Saint, l’offrande de notre vie et de toute la Création à l’éternelle offrande du Christ Jésus. Sous le regard de Marie, notre union avec Jésus, entre nous et avec tous, atteigne sa plénitude dans le sacrement de son amour. Amen.
Quand je pense aux Recluses Missionnaires, je goûte à la paix en présence de Jésus, mon adoré.
C’est en faisant la lecture des 14 règles de vie des associés sur Internet que j’ai été attirée à devenir associée aux Recluses Missionnaires. J’avais enfin trouvé ma famille spirituelle! Les deux fenêtres : une ouverte sur le monde et l’autre ouverte sur Dieu (sa sainte présente dans le Saint-Sacrement). Impressionnée par Jeanne LeBer. J’ai fait une demande à Sœur Louise Lemieux. Puis, j’ai suivi une formation de deux ans où nous faisions la lecture et la réflexion une fois par mois d’une règle de vie. Cette formation a été très enrichissante, car j’ai pu intégrer par mon vécu chaque règle de vie.
Les 14 règles de la Règle de vie sont[5] : 1. Adorer le Père; 2. S’offrir avec le Christ; 3. Rendre grâce en toute circonstance; 4. Intercéder pour l’Église et pour le monde; 5. Rayonner l’Eucharistie; 6. Prier la Parole; 7. Adorer avec Marie; 8. Suivre Jésus dans son dépouillement; 9. Vivre en pauvre; 10. Veiller sur son cœur; 11. Rechercher le vouloir du Père; 12. Se retirer au désert; 13. Expérimenter la joie des béatitudes; 14. Témoigner au cœur de l’Église et du monde.
Lundi 6 juin 2011
J’ai commencé, vendredi dernier, une neuvaine à l’Esprit Saint pour me préparer à la Pentecôte (textes de la Famille Myriam Beth’léem). Après avoir médité sur le don de crainte filiale, le don de piété filiale et le don de conseil, aujourd’hui c’est au tour du don de force.
Vendredi 28 octobre 2011
Une réflexion m’est venue en récitant le Rosaire cette nuit, plus précisément, les Mystères lumineux, aux Noces de Cana. Si le bon vin arrive dans le couple, c’est parce que Dieu est présent. Grâce à Dieu, le bon vin sera là jusqu’à la fin. Dieu transforme le couple et la famille. Seuls, les époux ne peuvent rien faire, le vin s’épuise, avec Dieu tout est possible et la vie se remet à goûter bon.
Une autre réflexion m’est venue en faisant la vaisselle. La volonté de Dieu. Au départ, je la demandais par une prière que je disais plusieurs fois par jour : « Que la volonté de Dieu se fasse dans ma vie ». Puis cette demande s’est transformé en : « Que la volonté de Dieu se fasse par ma vie ». Maintenant, c’est dans l’écoute silencieuse, amoureuse, de la voix de Dieu que je me laisse guider pour faire sa volonté. Je n’ai pas à m’épuiser à la demander, juste à faire silence et à me laisser guider.
Lundi 7 novembre 2011
Un mot de Léonard de Vinci[6] lu au déjeuner ce matin illustre bien pour moi ce que sont nos relations avec l’autre : en amitié, dans le couple, en accompagnement et même ce à quoi devrait servir la mondialisation. « Deux faiblesses qui s’appuient l’une à l’autre créent une force. Voilà pourquoi la moitié du monde, en s’appuyant contre l’autre moitié, se raffermit. » Voilà qui décrit bien l’interdépendance que nous avons à développer les uns pour les autres.
Mardi 23 octobre 2012
Première rencontre de la saison avec mon accompagnatrice spirituelle. À la suite d’une imagerie, à méditer : accueillir mon humanité, autant mon être lumineux que mon être obscur. Intégrer mon humanité comme Jésus a intégré l’humanité lors de sa passion et de sa mort sur la croix.
Lundi 29 octobre 2012
Une réflexion sur ma valeur en tant que future accompagnatrice spirituelle, qui dure depuis quelques temps, se termine par : j’ai tout ce dont j’ai besoin. Pourquoi voudrais-je être autrement? Je suis moi et Dieu est avec moi! Que je sois avec « Je suis »! Ma quête (le faire) est finie, car je suis (être). Merci Seigneur! Amen. Alléluia! J’englobe tout, j’intègre tout! Je fais un. Un seul corps comme le demande saint Paul.
Plus tard, dans la journée, je lis qu’en accompagnement spirituel, nous « laissons Dieu être Dieu » [7]. J’en fais ma devise. Ce qui s’applique à l’accompagnement spirituel s’applique aussi à ma vie de tous les jours en me montrant la position intérieure à développer.
« Le Seigneur demeure l’acteur principal dans le travail d’accompagnement. Laisser toute la place à l’Esprit comme maître intérieur et guide spirituel par excellence. »
19 novembre 2012
Je suis de nature spontanée, ce qui n’est pas toujours heureux autant à mon travail qu’en accompagnement. Tout en gardant ma vivacité d’esprit, je m’applique à être plus calme, à écouter davantage et à laisser Dieu être Dieu, ce qui n’est pas facilement acquis. J’y réussis en me plaçant dans une disposition intérieure de dépouillement. Ce qui me permet de tout accueillir et d’avoir une grande disponibilité. Comme devant le Saint-Sacrement à l’adoration, je me dépouille de moi-même pour être juste présence et ce, en toute liberté de choix, dans la liberté intérieure des enfants bien-aimés de Dieu.
22 novembre 2012
Le Seigneur a de la suite dans les idées. Quand nous vivons un cheminement particulier, il nous nourrit pour que nous puissions avancer. Dans le suivi de mon dépouillement, je lis, ce matin, « la Toute-Puissance de Dieu prend la place de ma toute-puissance. »[8] Avoir confiance en la Toute-Puissance de Dieu et reconnaitre mon impuissance.
13 mars 2013
Mon âme a tressailli de joie quand les draperies ont bougé, quand le nouveau pape est venu saluer sur son balcon! Je me suis dit qu’Élizabeth a ressenti la même chose lorsque Jean a tressailli d’allégresse en son sein!
22 avril 2013
Petite réflexion en adorant dans la chapelle du Pèlerin où le tabernacle est fermé. Adorer devant un tabernacle fermé c’est comme adorer Jésus caché au cœur de mon prochain, imperceptible, mais là. Me rappeler d’avoir pour mon prochain, miséricorde, accueil, respect et non-jugement.
6 mai 2013
J’écris aujourd’hui, le pourquoi de la poursuite de mon engagement comme Adoratrice Missionnaire de la Famille Reclusienne. La spiritualité qui anime cette Famille fait partie intégrante de ma vie. Le Seigneur, dans sa bonté, se charge de me le confirmer au fil du temps par des expériences concrètes et des états d’être. De plus, je suis attachée aux personnes qui forment avec moi cette petite cellule familiale représentative et faisant partie de la grande famille de Dieu où on peut vivre librement la communion des cœurs.
23 mai 2013
Cette nuit, j’ai fait un rêve dans lequel il y avait une route bordée de grands arbres. Tout au long de ce rêve, je faisais un effort pour me rappeler la phrase suivante : « Les arbres sont les témoins magnifiques et silencieux de la présence de Dieu. »
Décembre 2013
Réflexion à la suite d’une rencontre avec mon accompagnatrice. La 1ere vérité c’est la mienne, mon mouvement intérieur propre. La vérité de l’autre ne m’appartient pas. Ne pas laisser sous silence la vérité en moi, la manifester sans être contre la vérité des autres, en luttent contre eux. Je suis témoin d’une vérité. Chacun, chacune, nous avons notre vérité pour faire un tout : Dieu. Que c’est difficile, car je suis convaincue que seul le Christ est la Vérité! La vérité de l’autre est synonyme de sa réalité. Chacun, chacune nous sommes porteurs d’une réalité, mais nous tendons vers une Vérité : Dieu.
Lundi 20 janvier 2014
Réflexion à la suite d’une rencontre avec mon accompagnatrice. Me demander, tous les soirs : « Est-ce que j’ai pris soin de moi aujourd’hui? Est-ce que je me suis respectée? Dans tous mes besoins? Relations, alimentation, repos, loisirs, plaisirs? Ai-je aussi respecté mon désir? Le désir de Dieu?
Lundi 3 février 2014
Réflexion à la suite d’une rencontre avec mon accompagnatrice. Malgré le chaos de la vie extérieure, conserver son ordre intérieur, faire jaillir la vie du chaos. Qu’est-ce que je désire? Je désire vivre dans la joie!
Vendredi 14 mars 2014
En ce moment, je vis dans l’attente et l’abandon. Une clinique de radiologie m’a appelée aujourd’hui, vendredi, pour me dire qu’on voit quelque chose dans la mammographie que j’ai passée il y a deux semaines. Je ne demande pas de détails et m’empresse d’accepter une échographie pour le lundi qui vient. Je ne m’inquiète pas, mais en même temps, je me dis : « Et si j’avais quelque chose? »
Pendant tout le weekend, je me promène de la confiance, de l’abandon le plus complet et de l’acceptation totale au doute, à la peur, à l’angoisse. Finalement, je réussis à m’abandonner et à accepter à l’avance ce que sera le résultat. J’ai vécu un weekend intense où j’ai profité de chaque moment, de chaque rencontre, dans la joie et l’amour.
Le lundi soir, la femme médecin qui me fait passer l’échographie est très heureuse de m’annoncer que la masse n’était qu’un ganglion égaré…
Je comprends maintenant pourquoi quelqu’un a dit que nous devrions toujours vivre comme si c’était notre dernière journée. Cela nous place dans notre vulnérabilité, dans l’abandon, mais aussi, et surtout, dans la joie et l’amour. Cela nous amène à être intensément présents.
Lundi 24 mars 2014
J’ai lu quelque part que le corps est au service de l’âme. Jusqu’à quel prix? Petite réflexion sur la fatigue. Mesure-t-on notre générosité par notre degré de fatigue? Je pense aux fondateurs et fondatrices de communauté religieuses, aux mamans, à toutes ces personnes qui ont fait que notre monde soit meilleur en s’oubliant pour les autres. Y-a-t-il une façon d’être pour faire tout en étant? En étant unifiée.
22 avril 2014
Je me sens vraiment privilégiée d’avoir vécu récemment deux célébrations eucharistiques spéciales.
Le 5 avril dernier, mon âme a tressaillie de joie lors de la célébration pour la vénérabilité de Rosalie Cadron-Jetté à la chapelle de la Maison mère des Sœurs de Miséricorde.
Et aussi lors de la messe chrismale du 16 avril à la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde. J’apportais le livre des catéchumènes à Mgr Christian Lépine.
Vendredi 4 juillet 2014
Ce matin, je suis fascinée par le hasard. Hier matin, 3 juillet, je me préparais pour aller travailler et en même temps je me dépêchais pour ajuster la table des matières du manuscrit de ce livre pour réussir à l’envoyer aux Éditions Novalis; j’étais assez pressée, donc, je n’ai pas eu le temps de faire mes lectures quotidiennes. Je les ai lues ce matin et le texte du Prier la Parole[9] du 3 juillet est venu résonner en moi et me réjouir. Le voici :
« Esprit de vérité, donne force à mon témoignage chrétien en cette société laïque qui cherche ses repères. Accorde-moi de ne pas me laisser entraîner par l’esprit de ce monde et ses messages de bonheur trompeurs. Que je reste fidèle à l’unique Évangile du Christ et que je serve aujourd’hui la foi transmise à notre Église par les Apôtres. »
Merci Seigneur d’avoir inspiré une personne pour écrire cette prière qui vient me soutenir et me confirmer dans mes démarches personnelles. Nous formons tous et toutes la communauté des croyants et croyantes.
Lundi 1er septembre 2014
Devant le Calvaire du Sanctuaire du Sacré-Cœur à Pointe-Aux-Trembles, je me dis que je suis assise face à la reproduction de l’acte le plus important pour l’humanité. Sans la mort du Christ (et sa résurrection) notre vie n’aurait aucun sens. Comment peut-on passer sa vie sans Lui et ne pas lui en être reconnaissant? Merci de ton don Jésus et de ta présence dans ma vie.
Jeudi 11 septembre 2014
Avant, il y avait des églises partout dans la ville. Maintenant, ce sont des Tim Hortons… Gares des âmes errantes. Nouvelle messe du matin : un café, le journal, le Wi-Fi…
Vendredi 12 septembre 2014
« Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin. » (Jean 4, 34)
***
[1] Au fil des jours, Éditions Anne Sigier, 2008.
[2] Jeanne Le Ber, Recluse de Ville-Marie, Recluses Missionnaires, Montréal, 1983.
[3] Marshall B. Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou des murs) Introduction à la communication non-violente, Jouvence Éditions, 1999.
[4] Yvon Saint-Arnaud, La guérison par le plaisir, Novalis, Ottawa, 2002.
[5] http://www.reclusesmiss.org/archives.php#regledevie.
[6] Au cœur du jour, une parole, Éditions Anne Sigier, 2011.
[7] Emmaüs aller-retour. Repères pour l’accompagnement spirituel, Jean-Guy Saint-Arnaud, Médiaspaul, 2011.
[8] La Pensée du jour, Fondation des Choisis de Jésus. [9] Prier la Parole, Une prière pour chaque jour, Juillet-Août 2014, No 69, Novalis, 2014, page 4.
Derniers commentaires
20.11 | 20:16
AMEN! MERCI beaucoup chère Martine. Très inspirant et éclairant. Gérard
11.10 | 14:26
S’abandonner à sa volonté et lui faire confiance.C’est ce que je retiens de ton texte,Merci Martine
10.10 | 15:16
MERCI chère Martine! C’est réconfortant!
18.06 | 17:44
Ton écrit souligne le lien d’unité qui unit la crèche, la croix et l’Eucharistie. Tout est un en Dieu. Un seul Amour qui nous convie à communier à cet Amour. Merci, Martine!